‘Maman, maman…Pourquoi tu ne souris plus ?’
On a pas toujours de la chance dans la vie, n’est ce pas…Je ne crois pas en avoir eu tellement pendant certaines années de ma vie…Premier souvenir, je ne sais plus quel âge j’ai…Trop jeune pour ce qui se passe, voilà ce que je me dis…Mes yeux vert d’eau se perdent dans l’immensité blanc du paysage…Je hais les églises, je hais le blanc…Je hais tout ses gens qui pleurent sans me dire pourquoi. Moi, je veux juste voir maman, pourquoi on me laisse pas ? Ven a besoin de sa mère, sinon Ven va pleurer avec les autres idiots. Papa tente de sourire, mais ça ne se ressemble à rien, alors Ven s’énerve et part chercher sa maman de lui-même. Il est petit ce gamin qui tient une tortue en peluche dans ses mains trop petites…Il semble minuscule comparé aux gens qui pleurent ou qui ne le voient même pas. Il veut exister…Il veut demander où est Maman, mais aucune réponse n’arrive…C’est alors qu’il la retrouve…Elle est jolie ma Maman, hein ? Dans cette grande boîte blanche où je dois me mettre sur la pointe des pieds pour la voir. Mais c’est triste, triste, parce qu’elle sourit plus du tout Maman. Alors qu’une maman ça doit sourire, une maman ça vous donne plein d’amour, des câlins et des bisous. Ca vous gronde lorsque vous tentez de mettre le chat dans le four et ça vous lit des histoires qui vous permettent de chasser vos cauchemars…La mienne est partie ce jour-là, tandis que le couvercle de la grande boîte était refermé et je ne l’ai plus revue…Alors, je me suis inventé un autre monde, loin de mon père qui déprimait, loin de mes frères qui pleuraient, un joli monde empli d’étoiles et de pluie. Ma famille n’a pas aimé, ils ont dit que je me cachais dans un imaginaire faux…Pourtant, je n’étais qu’un enfant, où était le mal à vouloir effacer ma douleur ? Les grands ne comprenaient rien, les adultes sont si stupides…
Un médecin pour la tête ? Et puis quoi encore ?! Mais je n’ai pas bronché, je n’ai jamais bronché, j’étais trop petit et trop naïf pour comprendre les choses, et puis, je n’ai jamais été du genre à me rebeller…Enfin, pas à cette époque en tout cas. Tout ce que je me souviens c’est que je n’ai rien dit au début, pas parler à cet inconnu qui voulait connaître mon monde. Les jours ont passé, les feuilles sont tombées des arbres et j’ai ouvert ma bouche, laissant échapper quelques phrases…Je parlais des étoiles, la pluie qui tombait sur moi et que j’entendais dès que je fermais mes yeux, mais jamais de moi…Parce que c’est un secret, jamais je ne parle de ma personne, je trouve ça stupide et sans intérêt…Je me suis mis à rester enfermé dans mon univers, mais à sortir dehors, ne supportant pas de sentir un toit sur ma tête, peut-être parce qu’il me rappelait le couvercle des grandes boîtes blanches…Alors, je laissais mes pas me guider tandis que je marchais, ignorant où mes jambes me conduisaient…Mes bottines grisâtres passait dans les flaques d’eau, dans la terre, la boue et des lieux où je n’avais sans doute pas le droit d’aller…J’attendais que la nuit soit tombée pour rentrer chez moi, après tout, j’étais déjà un peu plus grand, non ? Et puis, mon père n’était jamais là…Travailler, encore et encore…Ca l’aidait sans doute à ne plus être triste…Mon frère le plus âgé est partit, il en avait marre, le dégoût que son étrange famille lui inspirait avait suffit à le faire fuir…Mon autre frère, plus âgé que moi également avait commencé à se vêtir de
noir, se maquiller avec du maquillage
noir et à penser en
noir…Il me fascinait, parce que moi j’étais
blanc, pâle, autant que mes cheveux, qui résultaient d’un incident dans mes gènes…Je détestais cette
pureté dont je voulais me débarrasser pour être comme Grand-frère…Il me maquilla donc, me prêta des vêtements et je devins comme lui…Malgré ce geste, mes pensées restaient encore trop accrochées aux étoiles…
‘Grand frère…Montre-moi le chemin du noir…’
Neuf ans, c’est pas grand, hein ? Neuf petites années de rien du tout, pourtant, on croit déjà qu’on connaît le monde, on pense que peut-être on peut s’en sortir. Mon grand-frère, Yaun, s’en sortait en se faisant souffrir, avec un couteau, un cutter ou tout ce qui passait sous sa main, il se faisait du mal. Parfois, si j’avais été un bon garçon, je pouvais regarder le liquide rouge qui coulait lentement de ses blessures, plus tard j’ai su que les gens disaient que le nom de ce produit rubis était ‘sang’. Mais moi, petit et fragile, comme une poupée de porcelaine, je ne faisais pas ça, mais cela ne m’empêchait pas de voir, de sentir l’envie de ressentir la même sensation que mon grand-frère, celle qu’il me décrivait comme étant le noir…Mais, je ne pouvais pas tenter…Alors, je continuais à courir dehors…C’est comme ça que la voiture m’a renversé, par un soir de pluie où j’avais trop tardé. Un long sommeil, où j’ai vu pas mal d’étoiles aussi…Le réveil fut plus difficile, il y eu des cadeaux et des pertes…Le cadeau fut que mes mains et mes poignets étaient devenus immunisés contre la douleur, à cause d’une déconnexion de certains nerfs…La malédiction fut pour ma gorge, ce fut ainsi que je finis la neuvième année de ma vie sans plus pouvoir parler. Yaun a dit que comme ça au moins, je pouvais connaître le noir…Il a dit que maintenant j’étais assez grand pour m’amuser avec lui. Pour mon dixième anniversaire, Grand-frère a prit une de mes fines mains et m’a apprit comment la passer au travers d’une bougie, je ne ressentais même pas la douleur, mais l’odeur de la chair brûlée me fit comprendre ce que mon frère nommait le noir…Le
mal…J’avais peur mais à l’opposé, je voulais connaître ce noir…
‘J’ai attrapé une étoile…’
Magic world…Pour un petit garçon qui aime autant les choses fantastiques, il fut assez étrange que je déteste autant la magie. Grand-frère aussi était sorcier, mais j’ai appris plus tard qu’il avait choisit d’ignorer ses pouvoirs, mon père ne me laissa pas la même chance. Alors que je commençais à goûter au noir, je fus envoyer à l’opposé, dans un endroit où je n’avais sans doute pas ma place. Du monde, beaucoup trop de monde, des voix qui résonnent trop fort, des rires insupportables. L’absence de mon frère…Vous voulez tant que ça me faire du mal? Je crois bien que oui…Envoyé chez les Serpentards, mauvaise maison, sans doute aurais-je dût aller à Serdaigle ou à Pouffsouffle, mais Yaun était fier de moi, je l’apprit par une de ces lettres, et cela fut suffisant pour que je cesse de vouloir changer. Sans le noir, ma vie était ennuyante, parce que le noir des élèves de ma maison avait beau être sombre, il était vulgaire et
chaud…Ce n’était pas comme le noir
glacial et beau que pouvait créer mon frère. Je me suis toujours éloigné des autres, trop prit par mes étoiles pour me soucier du reste…Et puis un jour, alors que je me promenais dans un étrange endroit, j’ai trouvé un morceau d’étoile…On ne le vendait pas cher…C’est comme ça que j’ai attrapé une étoile…
Ven Herism
Quinze ans
Serpentard
The End
Hogwarts will always be there for those who needs help